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N°6 - Tome 6, Chapitre 4 partie 2

Ghgh.
Il y eu un gémissement étouffé. Il s’était échappé de la bouche de l’homme. Celui-ci ouvrit de grands yeux et sa bouche s’ouvrit et se referma. Il n’émit aucun son. Il ne faisait qu’ouvrir et refermer la bouche. Ses mains griffèrent sa nuque. La couleur de son visage commença à se ternir.
Qu, que se passe-t-il ?
L’homme aux doigts froids se tendit brusquement vers elle.
Kyaaaaaa ! cria la femme. Elle eut l’impression que son cri lui déchirait la gorge. Presque au même instant, la femme aux cheveux noirs hurla aussi.
Noon !
L’homme s’arrêta. Il se raidit, les yeux et la bouche encore ouverts. On pouvait voir sa cavité buccale en entier.
Plonk.
Quelque chose tomba sur les pavés, qui fit un bruit léger. C’était une petite chose blanche…
Une dent.
Des dents tombaient les unes après les autres de la bouche de l’homme. Encore une, et encore une. Il perdait aussi ses cheveux. Ils devenaient blancs et tombaient de sa tête. Ses yeux roulèrent et il tomba face contre terre. Son corps était secoué de spasmes. Sur sa nuque, une tâche noire s’agrandissait. Cette tâche s’anima et…
Une peur incomparable déferla sur elle. Elle sembla être prise de folie. Non, elle était peut-être déjà démente. Peut-être était-elle folle et voyait un spectacle qui ne pouvait exister dans ce monde. Elle ne pouvait que crier. Elle criait, un peu pour se vider de sa peur. Sinon, son corps exploserait, se briserait.
Elle reprit sa respiration.
Ouaaaaaaah !
Kyaaaaaaaaa !
Avant qu’elle n’ait pu rouvrir la bouche, divers cris et hurlements s’élevèrent parmi la foule. Ils éclataient un peu partout. Des voix d’hommes, de femmes, des cris de jeunes gens, des hurlements de personnes âgées, tous se tordaient, se mêlaient et se tortillaient.
Nooon !
La femme aux cheveux noires battaient des jambes et des bras. Comme si elle dansait une étrange danse.
Quelqu’un, y-a-t’il quelqu’un ?! A l’intérieur de moi… aid… aidez-moi ! criait-t-elle pendant que ses dents tombaient de sa bouche.
Plonk, plonk, plonk.
Sur la nuque de la femme aux cheveux noirs, une tâche s’agrandissait.
Du poison !entendit-elle quelqu’un crier.
Fuyez ! Du poison a été répandu ! hurla une autre voix. On va mourir !entendit-elle encore.
« Du poison. Fuyez. On va mourir. Du poison. Fuyez. On va mourir. »
La femme enjamba l’homme effondré et essaya de s’enfuir en courant. Juste avant qu’elle n’y parvienne, quelque chose brilla devant ses yeux.
Un insecte ?
Elle fut poussée dans le dos. Une grosse femme tomba à côté d’elle. Son corps fut piétiné impitoyablement par la foule.
C’est l’enfer !
Vite, vite, je dois m’enfuir.
Inconsciemment, la femme pressait sa main sur sa nuque. Elle franchit le corps roulé en boule sur le sol, s’enfuyant avec désespoir.

2017 Jour Saint
7h02 a.m. Lost Town
Karan préparait des pâtisseries. Elle faisait des cravates. Elle entortillait en forme de cravate la pâte dans laquelle elle avait mis de la poudre d’amande. Puis elle les faisait frire et les parfumait de liqueur d’orange. En dernier, elle les saupoudrait de sucre glace.
Elles ont l’air délicieuses !dit Riri[1] en avalant sa salive.
Elles le sont. Je vais mettre de côté celles qui ne sont pas vendables, après on les mangera ensemble avec du thé. Ou aimerais-tu du lait chaud ?
Du lait froid ira très bien. Moi, j’adore le laid froid !
Alors, nous ferons cela. Cependant, pas trop froid, sinon tu auras mal au ventre. Mais avant cela, Riri, …
Je vous aide à la boutique. Je ferais de mon mieux. Je suis très heureuse de pouvoir vous aider à la boutique. J’en suis toute excitée.
Aujourd’hui, comme c’est le Jour Saint, nous aurons beaucoup de travail.
Oui. Je dois direBienvenue ! . Ensuite, je mets les pains et les muffins dans un sac.
Oui. Dis-leurs aussiLes plateaux se trouvent à l’entrée sur la table, servez-vous. Si les clients ont des difficultés à se servir ou sont des enfants, demande-leurs ceciCher client, puis-je vous aider ? 』」
Bienvenue. Les plateaux se trouvent sur… sur…
La table.
La table. Servez-vous. Cher client, puis-je vous aider ?
Excellent, Riri. C’est parfait. Il faut toujours avoir le sourire aux lèvres.
Les narines de Riri se gonflèrent.
Quand je sens une odeur si délicieuse, je souris automatiquement. Mes joues se relâchent.
Dès qu’elle eut posé ses mains sur ses joues, une ombre traversa les yeux de Riri. Son ton aussi se fit soudainement plus lourd.
Ma tante[2] ?
Qu’est-ce qu’il y a ?
Ces pâtisseries, est-ce que je pourrais en ramener quelques-unes à Papa ?





[1] Riri est une petite fille qui adore les pâtisseries et qui aide Karan dans son travail.
[2] Au Japon, on appelle tante, sœur, grand-mère les gens même s’ils ne font pas partie de sa famille. Je n’ai pas voulu le traduire par Madame. 

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